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Hauts-de-France  Comment gagner en compétitivité avec Cerena

Alexis Becquet, vice-président de Cerena : « L'émergence d'idées nouvelles va aussi conduire la coopérative à réfléchir aux réponses qu'elle va apporter et à son fonctionnement. » © B. CAILLIEZ Alexis Becquet, vice-président de Cerena : « L'émergence d'idées nouvelles va aussi conduire la coopérative à réfléchir aux réponses qu'elle va apporter et à son fonctionnement. » © B. CAILLIEZ

Au cours de sa journée Prospectives, le 14 mai à Saint-Quentin, la coopérative de l'Aisne a invité ses asso­ciés coopérateurs à réfléchir sur les leviers de performance qu'il est possible d'activer pour gagner en compé­ti­ti­vi­té.

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« Dans l'Aisne, en système de polyculture betteraves, le coût de production du blé s'échelonne, selon les exploitations, entre 163 et 220 €/t, celui du colza de 327 à 495 €/t et celui des betteraves, de 21 à 35 t/ha, a calculé Thierry Lemaître, de Cer France Nord-Est Ile-de-France, en introduction à la journée Prospectives de la coopérative Cerena. Les écarts sont très importants et continuent à se creuser. Et il n'y a pas de règle, les exploitations de grande taille ne sont pas plus performantes que les petites. On a souvent pointé du doigt les charges de mécanisation, mais là encore, des exploitations avec des charges de mécanisation importantes peuvent se situer parmi les plus rentables, et vice-versa. »

Plusieurs pistes explorées

Diversification de l'assolement, vente directe, partage de la main-d'oeuvre ou du matériel, recours à des tiers, à la location de machines ou aux services offerts par l'économie collaborative ceux de la plate-forme Wefarmup­… Plusieurs pistes ont été explorées au cours des débats. La recherche de leviers de performances a également été illustrée par l'expérience de deux adhérents de Cerena, Nicolas Dufourg qui ajuste les intrants­ à la parcelle et partage un salarié avec un éleveur, et Grégoire Malézieux qui grâce au travail en Cuma, a pu introduire les pommes de terre sur son exploitation, et dégager du temps pour faire de la vente directe.

Un accompagnement des agriculteurs plus complexe

« C'est la fin des modèles en agriculture, nous sommes passés de l'exploitation familiale dans la deuxième moitié du XXe siècle, à une efflorescence d'entreprises qui déstabilise l'environnement agricole et rend plus complexe l'accompagnement des agriculteurs, explique François Purseigle, professeur de sociologie à l'INP Toulouse. A côté des microfermes de maraîchage ou bio, ou de l'émergence de fermes « firmes », comme les mégafermes d'élevage, une rupture silencieuse est en train de se produire, avec les propriétaires qui confient le travail de leurs terres à des tiers. La logique patrimoniale est en train de prendre le pas sur la logique économique de l'agriculteur chef d'exploitation. Dans un département comme la Haute-Garonne, près de 500 exploitations sont gérées en totalité par des tiers. »

Des enjeux aussi pour la coopérative

S'adapter à ces besoins nouveaux, gagner en compétitivité constituent aussi des enjeux majeurs pour Cerena. « L'émergence d'idées nouvelles va conduire la coopérative à réfléchir aux réponses qu'elle va apporter, à son fonctionnement », souligne Alexis Becquet, vice-président de Cerena. Les administrateurs vont être invités à se pencher sur la question. Cela étant dit, la coopérative de l'Aisne a déjà anticipé certaines évolutions, elle vient par exemple de lancer Histem, un service complet de suivi des cultures et de prestation pour les exploitations agricoles.

Blandine Cailliez

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